Grand Wagoneer: 4 vérités qu’il vaut mieux ignorer de ce Jeep

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Qu’on se le dise tout de go: sauf le nom, ce Grand Wagoneer 2022 n’a rien, absolument rien de celui qui a pavé les premiers kilomètres, au siècle dernier, de ce qui allait devenir un tsunami d’utilitaires. Alors, ne perdons pas notre temps à ressasser un glorieux passé et résumons plutôt en deux temps le nouveau venu dans le giron Jeep:

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Primo: comme Cadillac pour GM et Lincoln pour Ford, Wagoneer est la nouvelle division de luxe pour Stellantis (feu Fiat Chrysler Automobiles). Secundo: les seuls deux véhicules 2022 qui habitent, pour le moment du moins, cette partie spécifique des salles de montre Jeep sont le Wagoneer et le Grand Wagoneer.

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Vous savez ce qui est le plus drôle? C’est que le Grand Wagoneer n’est même pas plus grand que le Wagoneer. De fait, les deux VUS s’étirent identiquement sur 5,5 mètres de long, font tous deux 2,1 mètres de large et presque autant de haut, et tous les deux sont disposés, selon leurs configurations intérieures, à accueillir jusqu’à huit passagers.

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Donc, le Grand Wagoneer n’est pas plus grand. Sauf qu’il est pas mal plus coûteux luxueux. Voilà qui nous amène à la première de quatre vérités… que vous préférerez sans doute ignorer quant à ce «Jeep».

1) Un Jeep à… 130 000$?!?

Surpris? Ne le soyez pas; rappelez-vous que déjà, en 2015, le grand patron canado-italien de FCA, Sergio Marchionne (aujourd’hui décédé), rêvait d’un «Jeep en smoking qui soit aussi luxueux et aussi spacieux qu’un Range Rover.» Eh bien, son vœu a été exaucé.

L’étiquette qui démarre à 100 995$ pour le Grand Wagoneer «de base» (Serie I) grimpe audacieusement jusqu’à 120 995$ pour la version ultra-nantie (Serie III). Évidemment, c’est cette variante qui fait actuellement son entrée chez les concessionnaires canadiens. Et tout aussi évidemment, c’est ce top du top de Grand Wagoneer 2022 que nous avons pu, en presque primeur, tester sur les routes du Québec.

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De fait, parce que notre version d’essai se parait des quelques rares options disponibles au catalogue (l’attelage pour remorquage et les écrans FireTV aux places centrales, par exemple), nous étions aux commandes d’un VUS à 130 000$, frais de préparation et de transport  (2595$) compris. Plus taxes.

Tous en cœur: ouch .

2) Quitte à être le cancre de la consommation d’essence…

Au classement des grands constructeurs automobiles, Stellantis-feu-FCA est bon dernier avec son portfolio de véhicules les plus énergivores, dit le rapport annuel Fuel Trends de l’américaine EPA. C’est systématiquement le cas depuis dix ans. Alors, quitte à continuellement se retrouver dans la position du cancre, mieux s’assumer, non?

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C’est pourquoi en cette époque où même les V6 sont en voie d’extinction, c’est un monstre de V8 – et rien d’autre qu’un V8 de 6,4 litres, qui se loge sous le capot du Grand Wagoneer. Couplé à une boîte automatique huit rapports, il développe 471 chevaux et 455 lb-pi de couple. À une dizaine de cheveux près, ce sont là les performances des moteurs Hemi propulsant les bad-boys Dodge SRT.

Ajoutez que, reposant sur quatre roues (de 22 pouces) rendues motrices par le très sophistiqué Quadra-Drive II, la masse wagon-esque atteint presque les 6500 livres… et vous voilà au volant d’un insatiable Gargantua.

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Et c’est justement derrière ce volant que nous nous sommes rendus au Stade olympique pour le 4^e salon du véhicule électrique de Montréal . Du coup, on en était quitte pour se demander: non mais pourquoi donc, dans la mouvance des efforts environnementaux qui font (d’ailleurs) vendre le Jeep Wrangler rechargeable 4xe comme des petits pains chauds, le tout premier des Grand Wagoneer ne s’est-il pas d’abord présenté en configuration 4xe plug-in ? Ou, à tous le moins, avec une quelconque hybridation?

Oh, bien sûr qu’il sera un jour électrifié, ce Grand Wagoneer. Après tout, Stellantis a promis que 40% de ses transactions nord-américaines signeraient, d’ici 2030, soit des véhicules entièrement électriques, soit des hybrides rechargeables.

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En attendant, et alors que les participants à l’événement électrique montréalais parlaient de kWh, d’autonomie entre les recharge et de l’étiquette aux bornes publiques, nous avons… bu du presque 16L/100km d’essence en combiné ville-route. De l’essence Premium, qui plus est.

Tous en cœur, encore une fois: ouch .

3) Quand le pick-up Ram se déguise… en minivan olympique

Comme pour les Lincoln Navigator et Cadillac Escalade de ce monde, c’est à partir d’un châssis sur cadre de camionnette ( body-on-frame ) que le Grand Wagoneer est fabriqué (à Warren, au Michigan). En l’occurrence, c’est la plateforme du Ram 1500 qui le sous-tend. Et à l’instar de ses deux principaux concurrents américains, l’essieu rigide a été troqué pour une suspension indépendante à l’arrière, que Stellantis a ici doublé, de série, de l’amortissement pneumatique Quadra-Lift.

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Le Grand Wagoneer se gargarise avec des dégagements intérieurs qui sont, dit son constructeur, les plus généreux versus la concurrence? La belle affaire: dans cette catégorie de véhicules, l’espace habitable est si vaste que même les occupants en troisième rangée ne peuvent chialer. Alors, ceux qui sont à se demander si les têtes et les jambes sont le plus à leur aise dans un Navigator, un Cadillac ou un Grand Wagoneer devraient peut-être… se magasiner un autobus Voyageur.

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Par ailleurs, le Grand Wagoneer pourrait se réclamer d’être la meilleure… fourgonnette du marché. On sait bien qu’il ne le fera pas, alors faisons-le pour lui. Après tout, son concepteur n’est-il pas le créateur de la minivan, une compétence qu’il n’a cessé de perfectionner depuis 40 ans?

Conséquence: la disposition des sièges, leur Tilt’n Slide et leur rabattement en tout électrique sont au summum de leur art. Ajoutez le rangement frigorifié, la console qui se transforme en coffre-fort (!), l’écran en seconde rangée pour contrôler le (grand) confort aux fauteuils-capitaine, sans oublier l’appuie-bras en troisième rangée digne d’une classe affaire aérienne et…

… il y a là de quoi décerner la médaille d’or olympique à cet habitacle des plus polyvalents.

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4) Lette dehors, méga-sexy dedans

OK, soyons honnête: la silhouette du Grand Wagoneer fait dans le Frankenstein-isme. Mais ce qu’il n’est pas dehors, l’utilitaire l’est dedans; monter à bord de ce monstre d’acier (facile, avec les marchepieds qui se déploient automatiquement), c’est comme de plonger dans une autre dimension.

La nôtre (dimension) était endimanchée d’un superbe duo de suède et de cuir Palermo couleur Bleu Agave, le tout surfilé d’une couture française taupe et accentué de bois véritable. Partout, on a senti la philosophie du Sky is the limit . Traduction libre: tout ce que les ingénieurs, designers et autres responsables attitrés à ce nouveau Grand Wagoneer ont pu imaginer, eh bien ça se retrouve à bord, sous un toit panoramique à trois panneaux qui peut probablement se glorifier de la plus grande superficie vitrée du genre au monde.

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Parmi nos coups de cœur:

C’est sans oublier toutes les assistances à la conduite de l’heure inimaginables, auxquelles s’ajoute la vision nocturne projetée à l’écran central. (Une autre idée bien, bien brillante pour la détection efficace, une fois la nuit tombée, des piétons, cyclistes et même des animaux en forêt.)

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L’antithèse…

Avant de tester ce Grand Wagoneer 2022, on s’est posé LA question: Who the Fudge va vouloir acheter un Jeep à 130 000$? Même que votre soussignée était prête à vous écrire une thèse déferlante contre la gloutonnerie d’un V8 archaïque, l’absence de toute mesure d’électrification compensatoire, voire la démesure des dimensions extérieures (le stationnement intérieur du Stade olympique était limite pour qu’on puisse y entrer et s’y garer…).

Sauf que le fait d’allier le silencieux confort routier digne d’un Lincoln à la puissance d’une SRT ET aux possibilités tout-terrain propres à la marque Jeep a fait mouche et ce, dès les premiers tours. Le Grand Wagoneer 2022 est l’exemple parfait de tout ce qui ne devrait pas être, en ces temps de réchauffement climatique et de préservation environnementale, mais l’auteur de ces lignes s’est quand même surprise à interroger son compte bancaire pour voir si elle pouvait s’offrir ce nouveau Range Rover américain.

P.S. La réponse bancaire a été sans appel: c’est non.